Le quotidien Le Monde s’interroge sur le piètre niveau des français en anglais

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http://www.lemonde.fr/education/article/2013/05/24/pourquoi-les-etudiants-francais-ont-ils-un-mauvais-niveau-d-anglais_3414919_1473685.html

Pourquoi les étudiants français ont-ils un mauvais niveau d’anglais ?

Le Monde.fr | 24.05.2013 à 15h48 • Mis à jour le 24.05.2013 à 18h36 |Par Jules Bonnard

Alors que l’article 2 du projet de loi Fioraso, qui prévoit de faciliter l’offre de cours en anglais à l’université, a été adopté, jeudi 23 mai, par les députés, il est temps de s’interroger sur les capacités réelles des étudiants à s’exprimer dans la langue de Shakespeare. Car selon les résultats 2012 du Test d’anglais langue étrangère (Toefl), la France ne fait pas figure de bon élève en la matière, ne pointant qu’à la 23e position des pays de l’Union européenne. Loin derrière la Belgique, l’Allemagne et les Pays-Bas, et tout juste devant la Lituanie et la Lettonie. Une situation problématique lorsqu’on sait que la réussite de ce test – payant – conditionne l’accès à la plupart des universités américaines, canadiennes anglophones ou anglaises mais également désormais à celles de pays non anglophones.

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Au classement mondial du niveau de compétence en anglais réalisé par la société Education First, et basé sur l’évaluation de 1,7 million de personnes, la France arrive en 23e position sur 54 pays testés. « Quand les lycéens passent le baccalauréat, après 7 ou 8 années d’études, ils ont atteint un niveau intermédiaire, mais pas du tout avancé », explique son directeur en France, Nenad Djokic. Le faible niveau d’anglais des étudiants serait donc à chercher dans leur passé d’élève.

UN RETARD AVANT L’ENTRÉE À L’UNIVERSITÉ

La Commission européenne a mené, entre 2005 et 2011, la première grande étude sur les compétences linguistiques auprès d’élèves européens âgés de 13 à 16 ans. Selon les chiffres de la Commission, si le niveau des élèves débutants en anglais est plutôt bon en France, il se dégrade ensuite rapidement au fur et à mesure que le niveau augmente.

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La cause de ce retard dans l’apprentissage pourrait être due au temps d’enseignement. Selon une étude de l’OCDE publiée en 2012, 6,2 % du temps d’enseignement des 7-8 ans est consacré à l’apprentissage d’une langue vivante étrangère. C’est moins qu’en Espagne ou en Italie mais plus qu’en Norvège ou en Allemagne. Ensuite, à mesure que les élèves progressent dans leur scolarité, le temps consacré à l’enseignement des langues augmente mais moins que dans les autres pays européens.

« Le gros reproche des parents, c’est que ce n’est pas suffisamment intensif »,explique Nenad Djokic. Natanael Wright, président du Wall Street Institute France, se livre à un petit exercice comptable pour expliquer les difficultés des élèves français : « Un enfant va faire en moyenne 90 heures de cours d’anglais par an, dans une classe de 30 élèves. Cela fait trois heures d’anglais par élève et par an, sur lequel le professeur prend du temps de parole. Un enfant parle donc en anglais en moyenne 1 h 30 par an. »

PAS DE VALIDATION EN FIN DE TROISIÈME

De plus, « les 7-8 ans ont en grande majorité des cours d’anglais qui sont donnés par des professeurs français qui maîtrisent mal l’anglais, tance Natanael Wright.En troisième, les collégiens recoivent la certification A1 [premier niveau] sansavoir passé aucun test. »

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« Il y a plein de mesures que l’on pourrait prendre pour que les Français parlent parfaitement anglais et qu’on ne prend pas », explique le chef d’entreprise. Il suggère « une réorganisation des cours d’anglais au collège et au lycée […] avec des cours de niveau au lieu de cours par tranche d’âge ». Plus ambitieux, il lance l’idée d’un « Erasmus des professeurs » dans lequel des enseignants étrangers viendraient donner des cours en France, et vice-versa. Le directeur d’EF France, qui vend des formations méthodologiques aux professeurs de langue, voudrait lui que l’Etat « offre une bourse à tous les professeurs pour parfaire leur niveau en anglais ».

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 Dans une note d’information publiée en avril 2012, le ministère de l’éducation nationale montre que, si les résultats en anglais ont baissé entre 2004 et 2010 à la sortie du collège, ils sont « en forte hausse » en fin de primaire, grâce en partie à un début d’apprentissage de l’anglais « plus précoce » mais surtout au fait que « le nombre de professeurs des écoles jugés par l’institution compétents pour enseigner les langues vivantes a considérablement augmenté dans toutes les académies ».

 

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