Le terme “girlboss” est devenu un véritable phénomène culturel depuis son apparition, mais son usage et sa connotation ont beaucoup changé au fil des années. De symbole d’empowerment féminin à sujet de moquerie sur internet, le mot reflète les débats autour du féminisme et du capitalisme.

C’est quoi une girlboss ?
Une girlboss c’est au sens littéral une “femme chef”. C’est une femme ambitieuse engagée dans une course effrénée à la réussite dans un monde plutôt fait pour les hommes et qui gère en général un business ‘fémino-centré’.

Origines et ascension du terme “girlboss” (2014-2020)
Le mot “girlboss” a été popularisé par Sophia Amoruso, fondatrice de Nasty Gal (un site de vente en ligne de vêtements qui a cartonné dans les années 2020) dans son livre “#Girlboss” publié en 2014.
Il incarnait alors l’idée d’une femme entrepreneure, ambitieuse et libérée des contraintes patriarcales. Cette figure a rapidement gagné en popularité, inspirant une série Netflix et devenant un hashtag viral sur les réseaux sociaux.

C’était sans compter sur la faillite de l’entreprise de Sophia, précipitée par une mauvaise gestion et aussi par un management toxique.
Mais entretemps, d’autres entrepreneures se sont engouffrées dans la brèche et ont continué à faire vivre le concept de girlboss. Avant le déclin inexorable vers 2020.
“Voilà que leur hypocrisie était enfin révélée au grand jour : elles qui avaient pendant longtemps prôné un féminisme inclusif, abordé des sujets politiques ou bombardé leurs audiences de mantras positifs se révélaient en réalité incapables d’appliquer leur propre discours.”
Margaux Krehl, Vanity Fair (2020)
Critique et déclin du terme girlboss

Cependant, le concept de “girlboss” a rapidement fait l’objet de critiques.
On lui reproche :
- un féminisme superficiel : Le mot est perçu comme une récupération commerciale du féminisme, mettant davantage l’accent sur la réussite individuelle que sur des changements structurels.
- un manque d’inclusivité : Le concept semble s’adresser principalement aux femmes blanches privilégiées, ignorant les défis spécifiques auxquels font face les femmes issues de minorités ou de milieux modestes.
- de fixer un idéal irréaliste : La figure de la “girlboss” promeut une vision idéalisée et inaccessible pour beaucoup, basée sur une réussite professionnelle éclatante.
- d’être un outil au service du capitalisme : être une “girlboss” c’est jouer à la glorification du travail acharné au service du profit. On est assez loin de la véritable émancipation des femmes.
Usage actuel sur Internet
Aujourd’hui, le terme “girlboss” est souvent utilisé de manière ironique ou sarcastique sur les réseaux sociaux.
Il est devenu un mème, symbole d’un féminisme superficiel et d’une vision dépassée de l’empowerment féminin.
Les internautes l’emploient fréquemment pour se moquer des tentatives maladroites de marketing “féministe” ou des discours condescendants sur la réussite féminine.
Évolution et alternatives
Face au déclin du “girlboss”, de nouvelles figures émergent, comme “That Girl” sur TikTok, qui promeut un idéal de vie équilibrée et saine.
Cependant, ces nouveaux archétypes soulèvent également des questions sur les attentes sociétales envers les femmes.
En conclusion, l’évolution du terme “girlboss” dans la culture internet reflète les changements dans la perception du féminisme et de l’empowerment féminin. Elle souligne la nécessité d’une approche plus inclusive et nuancée de la réussite féminine, au-delà des slogans accrocheurs et des stéréotypes simplistes.
Voici d’autres mots à connaître en anglais dans la série « le mot du jour »
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