Qu’est-ce que le nutriscore ?Compréhension orale en français

Le nutri-score, système d’étiquetage nutritionnel, a modifié la façon dont nous choisissons nos aliments en tant que consommateurs. Qu’est-ce que le nutriscore ? Lancé en France en 2017, ce code couleur simple allant de A à E aide les consommateurs à identifier rapidement la qualité nutritionnelle des produits. Dans cet exercice de compréhension orale en français, découvrez le fonctionnement du nutri-score, son impact sur nos habitudes alimentaires, et comment il s’inscrit dans une démarche plus large de santé publique. Que vous soyez un consommateur soucieux de votre alimentation ou simplement curieux de comprendre ce système, découvrez comment il peut influencer nos choix au quotidien et entraînez-vous avec une série d’exercices.

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Qu'est-ce que le nutriscore ?
Qu’est-ce que le nutriscore ?

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12 questions de compréhension

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Résumé à trous

Trouvez les mots manquants dans ce résumé à trous sur le nutri-score et déplacez les mots au bon endroit. Certains mots sont en trop.

Transcription complète

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9h les matins de France Culture, Guillaume Erner.

GE: Maintenant, on va gâcher votre petit-déjeuner grâce aux nutri-scores car le nutri-score fait peau neuve : dès la fin de l’année (2024), ce sont de nouvelles étiquettes qui apparaîtront sur les emballages alimentaires. Vous savez, c’est une classification des produits entre A et E, mais il y aura de nouveaux critères nutritionnels suivant l’évolution des recommandations sanitaires pour mieux guider les consommateurs. Bonjour Serge Hercberg, vous êtes professeur de nutrition à la Sorbonne Paris nord, alors il y a une question dans l’actualité, tout d’abord les rillettes c’est quel nutri-score?

SH : alors les rillettes, ça ne surprendra personne, c’est E, c’est-à-dire la pire catégorie, ça veut dire qu’on peut en manger mais il faut limiter la consommation éviter d’en consommer trop et trop souvent.

GE : comment est calculé le nutri-score Serge Hercberg?

SH : Le nutri-score c’est très simple, ça prend considération des éléments qui sont d’ailleurs sur les tableaux sur les faces arrière des emballages des éléments, qui sont incompréhensibles, la quantité de gras, de sucre, de sel les calories, est-ce qu’il y a des éléments positifs comme des fibres, des protéines, des fruits et légumes, ça donne une autre globale et des seuils ont été fixés scientifiquement qui permettent d’attribuer les couleurs et les lettres.

GE: alors ce que je ne comprends pas, c’est que certains aliments qui sont très caloriques presque autant que les rillettes, les amandes par exemple sont classées A, expliquez-nous pourquoi Serge Hercberg.

SH: alors si vous voulez quand on prend les amandes c’est des fruits secs sont des choses qui sont tout de même favorables à la santé, il y a des graisses mais des graisses plutôt favorables, donc à condition d’en consommer tout de même pas des trop grandes quantités, c’est un aliment plutôt recommandé et d’ailleurs les recommandations de santé publique proposent de prendre chaque jour moins une poignée de fruits secs, non salés, non sucrés bien sûr!

GE: l’une des caractéristiques de ce nutri-score c’est que donc il est aujourd’hui proposé aux entreprises, 60% des entreprises l’ont adopté, celui-ci n’est toujours pas obligatoire, qu’est-ce que vous en pensez ?

SH: alors c’est malheureusement une des limites du nutri-score c’est qu’il n’est pas obligatoire tout simplement parce qu’une réglementation européenne qui a été à l’époque poussée par lobbys, empêche les États membres de rendre obligatoire un système d’information sur la face avant des emballages des aliments qui soient réellement utiles aux consommateurs ,ça, ça doit changer, il y a des discussions mais les lobbys sont très puissants et bloquent comme ils l’ont essayé de le faire en France ou en différents pays, aujourd’hui au niveau européen ils essaient d’empêcher que ce soit rendu obligatoire.

GE: les lobbys, alors dites nous lesquels…

SH : alors c’est avant tout les certaines grandes multinationales et on voit aujourd’hui que des grands groupes comme Coca-Cola, Mars, Mondelez, Lactalis ou Ferrero s’opposent au nutri-score, ensuite ce sont certains syndicats agricoles qui défendent des intérêts des charcuteries ou des fromages qui considèrent mal classés par nutri-score et puis il y a même un État, l’Italie, qui s’est transformé en état lobby pour défendre son secteur économique, alors évidemment Ferrero doit pas être très, très loin et puis les industriels du parmesan et des gorgonzola sont en action.

GE: eh oui, parce que le gorgonzola comme le roquefort est plutôt mal noté j’imagine que c’est D ou E, mais est-ce que ça vous paraît normal alors que le roquefort fait partie de notre patrimoine?

SH: alors justement c’est souvent une des difficultés que l’on a, le nutri-score, ça renseigne sur la composition nutritionnelle le fait qu’un produit soit le fruit d’un savoir-faire ancestral rattaché au terroir qui fasse partie du patrimoine gastronomique, ça doit être valorisé par ailleurs, mais ça n’empêche pas que même avec une Appellation d’Origine Protégée, un produit gras sucré, salé, reste gras, sucré, salé, et ça, le consommateur doit le savoir

GE: alors donc grâce aux nutri-score il le sait, maintenant est-ce que ça signifie qu’il suffit finalement de prendre un produit gras sucré salé en plus petite quantité qu’un produit qui serait extrêmement vertueux, Serge Hercberg, autrement dit est-ce que 100 calories délivré par des endives sont équivalentes à 100 calories délivrées par des chips ?

SH: Le nutri-score ça permet de comparer des produits qui sont comparables, c’est ça qui est intéressant, c’est que entre différentes chips par exemple en fonction du gras et du sel qu’ils contiennent, ça peut aller du C, D ou E en fonction de la quantité également de sucre ou de sel ou de gras, les céréales petit-déjeuner non pas le même nutri-score donc le nutri-score permet vraiment d’aider le consommateur à comparer les aliments entre eux dans des groupes qui sont bien évidemment comparables en termes d’utilisation et d’orienter leur choix s’ils le souhaitent bien sûr vers des aliments de meilleure qualité nutritionnelle.

GE : mais alors c’est ça qui est quand même curieux puisque vous parlez des céréales de petit-déjeuner, j’ai remarqué que les céréales de petit-déjeuner pour les enfants qui étaient jadis dotées d’un nutri-score D voire E ont désormais un nutri-score B ou C, est-ce que est-ce que l’on peut y croire, Serge Hercberg ?

SH : alors, ça vient du fait que les industriels ont bien sûr réagi en reformulant leurs produits, donc retiré du gras, du sucre, des céréales petit déjeuner et c’est vrai que certaines céréales qui étaient classées D sont passées B voire A, ce qu’il y a, c’est que…elles sont bien sûr intéressantes par rapport à toutes les céréales qui n’ont pas fait l’effort, qui contiennent moins de sucre mais ça contient quand même trop, et c’est pour cela qu’il était prévu depuis le départ que le nutri-score soit réactualisé en fonction notamment des reformulations qui sont faites et ces céréales petit-déjeuner qui sont classées A vont repasser en C, elles seront toujours mieux classées…

GE: elles vont être déclassées ! Et celles qui sont restées à E elles vont sortir du classement ?

SH: Non, elles resteront toujours E mais elles seront moins bien classées donc que celles qui ont fait l’effort de retirer quand même un peu de sucre, C, c’est quand même mieux que D ou E donc là encore ça aide le consommateur, on tient compte évidemment des astuces que vont trouver des industriels pour essayer d’améliorer leurs produits être mieux classés sur l’échelle du nutri-score, s’ils reformulent de façon vertueuse tant mieux, lorsqu’ils arrivent à des niveaux qui peuvent troubler le consommateur, eh bien c’est tout l’intérêt des mises à jour qui ont lieu tous les trois ans du nutri-score.

GE: et puis alors on a appris également que le lait allait être déclassé, alors là c’est très étonnant, Serge Hercberg, on reste dans le petit-déjeuner et les céréales.

SH: alors, il n’est pas réellement déclassé, simplement il est classé maintenant comme les boissons et donc il est classé en B lorsque c’est du lait crémé ou demi-écrémé ce qui permet de le différencier du lait entier qui est classé C mais surtout ça permet de le différencier des laits aromatisés sucrés qui jusqu’à présent était classé comme le lait nature et ces laits aromatisés sucrés c’est yaourts à boire eux vont passer de A à B à C, D ou E en fonction de la quantité de sucre, donc on ne fait que réajuster et allait classer B ça reste quand même et un produit classé dans une très bonne catégorie, qui évidemment doit être consommée dans une alimentation équilibrée

GE: mais il reste quand même des interrogations par exemple les frites au four c’est un nutri-score B est-ce que ça n’est pas curieux pour un aliment dont on peut imaginer qu’il n’est pas parfaitement adapté du point de vue nutritionnel ?

SH: on a parfois des stéréotypes sur les frites qui restent l’image de produits extrêmement gras lorsque les frites sont précuites au four, ce sont des pommes de terre et donc il y a pas beaucoup de gras, de sucre et de sel le fait de les cuire au four ne modifie rien alors par contre s’ils sont cuits dans des friteuses, elles vont changer d’une catégorie on demande aux industriels d’ailleurs de le rappeler sur leurs emballages, mais le problème des frites c’est pas tant les frites en elles-mêmes c’est le fait que si on les sale qu’on les mange avec de la mayonnaise ou du ketchup là ça devient un peu plus gênant, mais les frites ne posent pas un problème majeur à partir du moment qu’elles sont cuites au four ou qu’elles sont cuites dans des huiles qui sont pauvres en graisse saturées.

GE: Pensez-vous que la solution ce serait la généralisation peut-être, l’obligation d’une nutri-score sur les produits agroalimentaires Serge Hercberg ?

SH : Absolument, on a beaucoup de travaux scientifiques qui montrent que vraiment le fait de manger des aliments bien classés par le nutri-score diminue le risque de maladies, alors l’obésité, mais également certains cancers les maladies cardiovasculaires, mais pour qu’il soit pleinement efficace, il faut qu’il soit sur tous les emballages des aliments et comme aujourd’hui certaines entreprises refusent cette transparence, refusent d’afficher le nutri-score, ça pénalise les consommateurs, donc il faut oui qu’il devienne obligatoire, il faut changer la réglementation européenne.

GE: mais alors, dernière question Serge Hercberg, en revanche le nutri-score ne tient pas compte des éventuels produits polluants, produits chimiques qui seraient présents dans l’alimentation.

SH : bien sûr, le nutri-score ne résout pas tous les problèmes mais il donne une information sur la composition nutritionnelle, c’est déjà beaucoup, il n’englobe pas d’autres dimensions santé des aliments, comme la présence d’additifs, le fait qu’un produit soit ultra transformé ou le fait qu’il y ait des résidus de pesticides, et pour ça il faut compléter l’information du nutri-score en disant au consommateur de retourner l’emballage, de regarder les ingrédients, s’il y a beaucoup d’ingrédients, des “E quelque chose” ou des produits qu’ils n’ont pas dans leur cuisine bah le consommateurs doivent plutôt refuser ces produits et puis plutôt privilégier des aliments issus de l’agriculture biologique.

GE : merci Serge Hercberg, je rappelle que vous avez publié Mange et tais-toi, un nutritionniste face au lobby agroalimentaire, c’est chez Humaine science.

Le saviez-vous? Le nutri-score est français mais il est aussi utilisé en Belgique, en Suisse, en Allemagne, en Espagne, aux Pays-Bas et au Luxembourg.

Pour approfondir : qu’est-ce que le nutriscore

Regardez le court reportage suivant qui date du 14 mars 2025 :

France 2 – N. Tabouri, L. Legendre-Trousset, I. Rachati, V. Llado, B. De Saint-Jore / France Télévisions

Questions

  1. Le nutri-score existe-t-il dans votre pays ?
  2. Si c’est le cas, y faites-vous attention lorsque vous faites vos achats ? Expliquez.
  3. Si le nutri-score n’existe pas là où vous vivez, aimeriez-vous qu’il soit mis en place ? Expliquez.
  4. De manière générale, faites-vous attention à ne pas manger trop gras, trop salé ni trop sucré ? Expliquez.
  5. À quel point estimez-vous important de faire attention à son alimentation ?
  6. Pensez-vous que ce soit le rôle de l’État d’informer les individus sur les caractéristiques des aliments qu’ils consomment et d’émettre des recommandations (voir la campagne “manger bouger” par exemple) ?
  7. Pensez-vous que l’État devrait aller plus loin en encadrant ou en interdisant les produits mauvais pour la santé (bonbons, chips, sodas…) ? Expliquez.
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Une réflexion sur “Qu’est-ce que le nutriscore ?Compréhension orale en français


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