La vie devant soi est un très beau roman pour lequel Émile Ajar, de son vrai nom Romain Gary, a obtenu le prix Goncourt en 1975. L’extrait que nous vous proposons de lire et d’étudier met en scène Momo, le jeune narrateur qui n’a pas de mère, et son attachement à un chien. Le passage fait émerger la question du manque d’amour maternel, le don et le sacrifice, mais aussi la précarité affective et matérielle qui structure le quotidien chez Madame Rosa qui garde des enfants dont leurs parents ne peuvent pas s’occuper.

L’extrait : le chien Super et le sacrifice de Momo (La vie devant soi )
— Madame Rosa, bon, pour ma mère je sais bien que c’est pas possible, mais est-ce qu’on pourrait pas avoir un chien à la place ?
— Quoi ? Quoi ? Tu crois qu’il y a de la place pour un chien là-dedans ? Et avec quoi je vais le nourrir ? Qui est-ce qui va lui envoyer des mandats ?
Mais elle n’a rien dit quand j’ai volé un petit caniche gris tout frisé au chenil rue Calefeutre et que je l’ai amené à la maison. Je suis entré dans le chenil, j’ai demandé si je pouvais caresser le caniche et la propriétaire m’a donné le chien quand je l’ai regardée comme je sais le faire. Je l’ai pris, je l’ai caressé et puis j’ai foutu le camp comme une flèche. S’il y a une chose que je sais faire, c’est courir. On ne peut pas sans ça, dans la vie.
Je me suis fait un vrai malheur avec ce chien. Je me suis mis à l’aimer comme c’est pas permis. Les autres aussi, sauf peut-être Banania, qui s’en foutait complètement, il était déjà heureux comme ça, sans raison, j’ai encore jamais vu un Noir heureux avec raison. Je tenais toujours le chien dans mes bras et je n’arrivais pas à lui trouver un nom. Chaque fois que je pensais à Tarzan ou Zorro je sentais qu’il y avait quelque part un nom qui n’avait encore personne et qui attendait. Finalement j’ai choisi Super mais sous toutes réserves, avec possibilité de changer si je trouvais quelque chose de plus beau. J’avais en moi des excès accumulés et j’ai tout donné à Super. Je sais pas ce que j’aurais fait sans lui, c’était vraiment urgent, j’aurais fini en tôle, probablement. Quand je le promenais, je me sentais quelqu’un parce que j’étais tout ce qu’il avait au monde. Je l’aimais tellement que je l’ai même donné. J’avais déjà neuf ans ou autour et on pense déjà, à cet âge, sauf peut-être quand on est heureux. Il faut dire aussi sans vouloir vexer personne que chez Madame Rosa, c’était triste, même quand on a l’habitude. Alors lorsque Super a commencé à grandir pour moi au point de vue sentimental, j’ai voulu lui faire une vie, c’est ce que j’aurais fait pour moi-même, si c’était possible. Je vous ferai remarquer que ce n’était pas n’importe qui non plus, mais un caniche. Il y a une dame qui a dit oh le beau petit chien et qui m’a demandé s’il était à moi et à vendre. J’étais mal fringué, j’ai une tête pas de chez nous et elle voyait bien que c’était un chien d’une autre espèce.
Je lui ai vendu Super pour cinq cents francs et il faisait vraiment une affaire. J’ai demandé cinq cents francs à la bonne femme parce que je voulais être sûr qu’elle avait les moyens. Je suis bien tombé, elle avait même une voiture avec chauffeur et elle a tout de suite mis Super dedans, au cas où j’aurais des parents qui allaient gueuler. Alors maintenant je vais vous dire, parce que vous n’allez pas me croire. J’ai pris les cinq cents francs et je les ai foutus dans une bouche d’égout. Après je me suis assis sur un trottoir et j’ai chialé comme un veau avec les poings dans les yeux mais j’étais heureux. Chez Madame Rosa il y avait pas la sécurité et on ne tenait tous qu’à un fil, avec la vieille malade, sans argent et avec l’Assistance publique sur nos têtes et c’était pas une vie pour un chien.
Quand je suis rentré à la maison et que je lui ai dit que j’ai vendu Super pour cinq cents francs et que j’ai foutu l’argent dans une bouche d’égout, Madame Rosa a eu une peur bleue, elle m’a regardé et elle a couru s’enfermer à double clé dans sa piaule.
Analyse de l’extrait (en bref)
Cet extrait est intéressant à plusieurs égards. Il permet de dégager plusieurs thèmes centraux dans l’oeuvre de Romain Gary :
✪Quête d’amour et substitut maternel
La demande initiale de Momo (avoir un chien « à la place » d’une mère absente) révèle toute la détresse affective du personnage. Le besoin viscéral de donner et de recevoir de l’affection, incarné par Super, devient un substitut nécessaire dans un univers marqué par l’abandon et la marginalité. L’attachement excessif de Momo au chien (“je me suis fait un vrai malheur avec ce chien. Je me suis mis à l’aimer comme c’est pas permis.”) met en lumière l’incapacité de son environnement à répondre à ses besoins émotionnels fondamentaux.
✪La marginalité, la précarité et le sentiment d’insécurité
Le passage est traversé par la précarité matérielle (question du manque d’espace, d’argent, de nourriture) et affective (“chez Madame Rosa, c’était triste, même quand on a l’habitude”). L’amour de Momo pour Super se heurte à cette réalité : « chez Madame Rosa il y avait pas la sécurité et on ne tenait tous qu’à un fil, avec la vieille malade, sans argent et avec l’Assistance publique sur nos têtes et c’était pas une vie pour un chien. » Les choix de Momo sont ceux d’un enfant qui expérimente l’abandon et s’efforce de protéger l’autre de ce qu’il subit lui-même.
✪Le sacrifice de Momo pour offrir une meilleure vie au chien
Le geste de vendre Super, puis de jeter l’argent dans une bouche d’égout, manifeste à la fois la maturité contrainte de Momo et sa pureté morale d’enfant : il veut offrir une meilleure vie à son chien, et refuse d’en tirer profit pour lui-même.
Ce sacrifice, à la fois incompréhensible et bouleversant, synthétise les mécanismes de survie, de deuil de l’enfance et d’éthique personnelle dans un univers où la valeur de l’amour surpasse celle de l’argent.
✪La réaction de Madame Rosa au choix de Momo
Face à ces événements, Madame Rosa oscille entre le pragmatisme, l’inquiétude et la peur : ses réponses pratiques (« avec quoi je vais le nourrir ? ») traduisent la dure réalité du foyer, et sa réaction finale à l’acte imprévisible de Momo (« elle a couru s’enfermer à double clé ») renvoie à la peur de l’incontrôlable, peut-être de voir l’enfant dépasser le supportable ou de voir l’enfance elle-même la quitter.
Problématique possible
Comment la scène de l’arrivée, puis du départ du chien Super révèle-t-elle, à travers le regard de Momo, la violence du manque affectif et les mécanismes de survie dans un univers marqué par la marginalité ?
Axes
Nous allons répondre à la problématique en 3 temps.
Axe 1 : Le manque affectif et la recherche de substitut maternel
Dans cet extrait, le manque affectif qui structure l’existence de Momo apparaît avec une force poignante.
La première demande du narrateur, « Madame Rosa, bon, pour ma mère je sais bien que c’est pas possible, mais est-ce qu’on pourrait pas avoir un chien à la place ? », exprime d’emblée sa détresse et la profondeur de son besoin d’amour. Il sait qu’il ne peut pas avoir l’attention ou la tendresse d’une mère, alors il aspire à la remplacer par un animal, figure de substitution affective. Momo cherche à compenser l’absence de mère par un chien à qui il donnerait son amour et qui lui rendrait cet amour aussi.
Le chien va ainsi occuper une place centrale dans la vie émotionnelle de Momo. Son attachement à Super, décrit avec une intensité presque douloureuse – « je me suis mis à l’aimer comme c’est pas permis » –, témoigne de l’accumulation de besoins affectifs restés sans réponse. Le narrateur évoque son « vrai malheur » avec ce chien : toute l’affection réprimée, la tendresse et l’envie d’être important pour quelqu’un se reportent sur l’animal. Pour Momo, s’occuper de Super, lui donner de l’amour, c’est exister pleinement : « Quand je le promenais, je me sentais quelqu’un parce que j’étais tout ce qu’il avait au monde. » À travers le chien, il expérimente la réciprocité et l’importance, choses qui lui manquent dans son environnement humain.
Cette quête de substitut maternel est aussi un moyen pour Momo de tenter de se réparer lui-même. Lui qui n’a pas connu la sécurité affective, trouve dans le soin prodigué à l’animal une façon de donner ce qu’il aurait aimé recevoir. Le soin, la recherche d’un nom parfait pour le chien, et même l’inquiétude sur son avenir (« j’ai voulu lui faire une vie, c’est ce que j’aurais fait pour moi-même si c’était possible »), tout cela montre que Momo projette sur Super ses propres rêves non réalisés, ses besoins d’amour et de protection.
L’écart entre l’attachement enfantin de Momo et la dureté du monde adulte renforce la dimension tragique de ce manque : chez Madame Rosa, la précarité matérielle (« qui est-ce qui va lui envoyer des mandats ? », « c’est pas une vie pour un chien ») empêche même cet ersatz de famille. Le foyer, déjà instable pour les humains, l’est encore plus pour un animal. L’épisode révèle aussi l’impossibilité de satisfaire durablement le manque d’amour dans ce contexte : Momo doit se séparer de Super, dans un geste de sacrifice qui est à la fois douloureux et mûr.
Finalement, l’amour voué au chien cristallise tout ce qui manque à l’enfant : la sécurité, l’importance, la tendresse. Le fait de devoir donner Super, de « faire une vie » pour lui, c’est aussi, pour Momo, renoncer à son propre rêve de famille stable, et accepter la solitude qui est la sienne. La tristesse du geste, mêlée à l’étrange sentiment de bonheur (« j’ai chialé comme un veau avec les poings dans les yeux mais j’étais heureux ») montre toute la contradiction d’un enfant qui, privé d’une mère, tente de devenir protecteur à son tour, malgré la brutalité du monde qui l’entoure.
En résumé, le manque affectif et la recherche d’un substitut maternel sont au cœur de cet extrait : Momo illustre magistralement comment, dans la précarité, l’enfant tente de survivre en inventant de nouveaux attachements et en poursuivant, à travers eux, l’espoir d’un amour impossible à combler.
Axe 2 : Un choix difficile contraint par les difficultés matérielles
L’extrait éclaire la dureté des conditions matérielles dans lesquelles évoluent Momo, Madame Rosa et les autres enfants, et montre combien cette précarité façonne leurs décisions, leurs sentiments et leurs sacrifices.
Dès le début du passage, la réalité brutale du manque se fait sentir à travers la réaction de Madame Rosa à la demande de Momo :
— Quoi ? Quoi ? Tu crois qu’il y a de la place pour un chien là-dedans ? Et avec quoi je vais le nourrir ? Qui est-ce qui va lui envoyer des mandats ?
Cette phrase résume la contrainte majeure : l’espace manque, l’argent manque, la vie quotidienne est organisée autour de l’angoisse du lendemain, du paiement des mandats, de la gestion du peu qu’ils possèdent. Vivre chez Madame Rosa , c’est vivre en serrant sans cesse la ceinture. C’est survivre en fait.
Quand Momo vole le chien, le geste est celui d’un enfant qui a intégré que sans débrouillardise on n’obtient rien (« S’il y a une chose que je sais faire, c’est courir. On ne peut pas sans ça, dans la vie. »). Cette phrase met en lumière l’importance de l’adaptation constante, voire de la transgression, pour pallier la pauvreté et l’ingéniosité devient un mécanisme de défense dans un monde insécurisant.
La précarité se traduit aussi par la tristesse et l’insécurité affective du foyer : « chez Madame Rosa, c’était triste, même quand on a l’habitude ». Non seulement l’espace et les moyens manquent, mais la joie, la paix et l’insouciance font aussi défaut. L’ensemble du foyer est marqué par l’incertitude : la santé fragile de Madame Rosa, la menace de l’Assistance publique, l’absence d’avenir clair. Le manque matériel nourrit le malheur intérieur et limite la possibilité de construire des attachements stables.
Le choix de Momo de vendre Super, puis de jeter l’argent dans une bouche d’égout, traduit à son tour la violence des contraintes subies : il renonce à la compagnie de l’être qu’il aime pour lui offrir de meilleures conditions de vie, conscient que « ce n’était pas une vie pour un chien ». Ce sacrifice, imposé par la misère, révèle que la pauvreté condamne même les liens les plus purs à l’éphémère et au manque.
La réaction de Madame Rosa, paniquée par l’acte de Momo, témoigne aussi de l’insécurité permanente d’un foyer qui ne tient « qu’à un fil » : chaque imprévu, chaque geste irrationnel peut faire basculer le fragile équilibre du quotidien.
En somme, la précarité matérielle, l’insécurité et les choix contraints structurent tout l’extrait : ils dictent les gestes, forgent les caractères, obligent parfois à des actes déchirants qui ne sont que des tentatives de préserver un peu d’humanité dans un monde qui en offre si peu.
Ainsi, l’univers de Momo et Madame Rosa est avant tout celui de la survie, où chaque élan de tendresse se heurte à la dure réalité de la pauvreté et de l’exclusion.
Axe 3 : La singularité du geste de Momo
Dans l’extrait, les choix de Momo concernant le petit caniche Super se distinguent par leur radicalité et leur profondeur morale, bien au-delà de la seule logique enfantine. La succession de gestes, s’attacher au chien, le vendre, puis jeter l’argent dans une bouche d’égout, construit un moment clé où le sacrifice et la dignité s’entremêlent, exprimant la complexité des sentiments de Momo dans un univers privé de repères stables.
Lorsque Momo décide de vendre Super, ce n’est pas par désamour ni par cupidité, mais parce qu’il comprend, avec une lucidité précoce, que la vie qu’il peut offrir à son chien chez Madame Rosa est une vie d’insécurité, de tristesse, et de manque. « Chez Madame Rosa il y avait pas la sécurité et on ne tenait tous qu’à un fil, avec la vieille malade, sans argent et avec l’Assistance publique sur nos têtes et c’était pas une vie pour un chien. » Son geste répond à une logique sacrificielle : renoncer consciemment à son unique source de réconfort pour préserver celui qu’il aime, quitte à s’exposer à la solitude et à la souffrance. Ce sacrifice, mûri à “neuf ans ou autour”, révèle la brutalité du contexte, mais aussi la profondeur de la réflexion et le sens du don qui habite Momo.
La séquence suivante, où Momo refuse tout bénéfice matériel de sa décision ( « J’ai pris les cinq cents francs et je les ai foutus dans une bouche d’égout ») donne à son acte une dimension de dignité et de pureté. Il aurait pu tirer profit d’un acte douloureux et « faire une affaire », mais il préfère rejeter l’argent, symbole de toutes les contraintes qui abîment les élans spontanés (affection, fidélité, protection). En renonçant à « gagner » dans ce monde de besoin et de calcul, Momo affirme la suprématie de l’amour sur l’intérêt : il ne veut pas transformer le sacrifice d’un lien affectif en profit égoïste. Dans son geste, il y a une recherche de cohérence intérieure et de fidélité à ses propres sentiments, ce qui lui permet, paradoxalement, de se sentir « heureux » dans sa détresse.
Ce refus du profit et la tristesse exprimée (« j’ai chialé comme un veau avec les poings dans les yeux mais j’étais heureux ») portent les traces d’une révolte silencieuse : Momo ne se plaint pas ouvertement, il ne critique même pas le système, mais ses décisions constituent un acte de résistance intérieure. Il protège ce qu’il considère juste et bon (le bonheur de Super), il refuse la banalisation de la misère et rejette le compromis avec un monde adulte qui n’a que les solutions dures de l’argent et de l’abandon. Sa solitude (“je me sentais quelqu’un parce que j’étais tout ce qu’il avait au monde”) a pour seul exutoire ce geste profondément humain.
La réaction de Madame Rosa, qui s’enferme à double tour après avoir entendu l’histoire, traduit aussi la force de ce geste : l’adulte est déstabilisé, peut-être effrayé par la capacité de l’enfant à aller si loin dans le don, le sacrifice et le refus du profit. C’est la preuve que la pureté de l’enfance garde un potentiel subversif incroyable face à la résignation du monde adulte.
Finalement le geste de Momo envers le chien Super ne se réduit ni à la tristesse, ni à la naïveté : il incarne une véritable éthique, une affirmation de dignité, et une forme de révolte silencieuse contre les logiques de l’abandon, du manque et de l’échange marchand. En cela, Momo révèle, par son sacrifice et sa fidélité à ses propres valeurs, une force et une humanité bouleversantes, qui traversent tout le roman.
Activités autour de l’extrait le chien Super et le sacrifice de Momo dans La vie devant soi
1. Questions de compréhension
a) Pourquoi Momo souhaite-t-il avoir un chien ?
b) Quel rôle joue le chien Super dans la vie de Momo ?
c) Pourquoi Momo décide-t-il finalement de vendre Super ?
d) Que fait Momo de l’argent obtenu par la vente du chien ?
e) Comment Madame Rosa réagit-elle à la décision de Momo ?
2. Analyse des personnages et des motifs
- Relevez dans l’extrait au moins deux passages qui montrent le manque affectif de Momo. Expliquez en quoi ces phrases révèlent sa solitude ou son besoin d’amour.
- Décrivez le geste de Momo lorsqu’il jette l’argent dans la bouche d’égout : selon vous, que signifie ce geste ? Argumentez en quelques lignes.
3. Réécriture & point de vue
- Réécrivez la scène de la vente de Super du point de vue du chien. Que ressent-il ? Quelles pensées lui passent par la tête ?
- Imaginez un dialogue entre Momo et Super, juste avant que le chien parte avec sa nouvelle maîtresse.
4. Vocabulaire et expressions
- Repérez dans l’extrait trois mots ou expressions familières utilisés par Momo (par exemple : « chialer comme un veau », « foutre le camp », etc.). Donnez leur sens et proposez des synonymes ou reformulations plus courantes.
- Expliquez l’expression : « on ne tenait tous qu’à un fil ». Reliez-la au contexte du roman.
5. Réflexion personnelle et argumentation
- Selon vous, Momo a-t-il bien fait de vendre Super ? Que vous inspire sa décision de jeter l’argent ensuite ?
Argumentez. - Trouvez dans votre propre expérience ou celle d’un proche une situation où il a fallu « laisser partir » quelque chose ou quelqu’un pour son propre bien. Racontez-la brièvement.
Réponses
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Voici des propositions de réponses aux exercices proposés autour de l’extrait de La vie devant soi (l’histoire du chien Super) :
1. Questions de compréhension
a) Pourquoi Momo souhaite-t-il avoir un chien ?
Momo souhaite avoir un chien comme substitut affectif à l’absence de mère. Il cherche un compagnon capable de lui offrir de l’amour et de la tendresse, pour combler un vide affectif.
b) Quel rôle joue le chien Super dans la vie de Momo ?
Super devient pour Momo une source d’amour, de réconfort et d’identité. Il lui permet de se sentir important et aimé, ce dont il manque dans son quotidien marqué par la précarité et la solitude.
c) Pourquoi Momo décide-t-il finalement de vendre Super ?
Momo vend Super parce qu’il comprend que la vie chez Madame Rosa est trop précaire et instable pour que le chien puisse y être heureux ou en sécurité.
d) Que fait Momo de l’argent obtenu par la vente du chien ?
Il jette l’argent dans une bouche d’égout, refusant d’en tirer profit et manifestant ainsi un geste à la fois symbolique et moral.
e) Comment Madame Rosa réagit-elle à la décision de Momo ?
Madame Rosa a une réaction de peur et d’inquiétude profonde : elle s’enferme à double tour dans sa chambre, ce qui traduit son angoisse face à l’incertitude et à l’imprévisibilité de la situation.
2. Analyse des personnages et des motifs
- Passages montrant le manque affectif de Momo :
« Madame Rosa, bon, pour ma mère je sais bien que c’est pas possible, mais est-ce qu’on pourrait pas avoir un chien à la place ? »
« Je me suis mis à l’aimer comme c’est pas permis. »
Ces phrases révèlent que Momo ressent un vide affectif important qu’il tente de combler avec un chien, figure maternelle de substitution. - Signification du geste de jeter l’argent :
Jeter l’argent symbolise que Momo refuse que la valeur marchande remplace l’amour. Il manifeste un refus de transformer un geste affectif en transaction commerciale, un acte de dignité et de révolte silencieuse contre les nécessités matérielles qui dominent leur vie.
3. Réécriture & point de vue
- Du point de vue du chien (exemple court) :
« J’ai senti cet enfant triste et seul me prendre dans ses bras. Il m’a donné de l’amour, chose rare dans cet endroit. Quand il m’a vendu, j’ai senti son cœur brisé. Je ne comprenais pas pourquoi il disparaissait, mais je savais que quelque chose de grave se passait. »
(Le texte peut être plus long et plus imaginatif) - Dialogue imaginé entre Momo et Super avant le départ :
Momo : « Super, je dois te laisser, c’est mieux pour toi.
Super : J’aimerais rester, mais je comprends…
Momo : « Je t’aime très fort, ne l’oublie pas. »
Super : Je ne l’oublierai pas, je resterai toujours avec toi dans ton cœur. »
4. Vocabulaire et expressions
- Expressions familières :
« Chialer comme un veau » = pleurer beaucoup, synonyme : pleurer à grosses larmes.
« Foutre le camp » = partir vite, synonyme : s’en aller précipitamment.
« Tenir à un fil » = être dans une situation très fragile ou précaire. - Expression « on ne tenait tous qu’à un fil » :
Cela signifie que leur existence, tant matérielle qu’affective, est très instable et précaire. Un événement mineur peut tout faire basculer.
5. Réflexion personnelle et argumentation
Situation personnelle de « laisser partir » :
(Exemple personnel à rédiger selon sa propre expérience)
Momo a-t-il bien fait de vendre Super ?
Selon moi, oui, Momo a agi avec maturité en comprenant que le chien ne pourrait pas être heureux dans leur environnement instable. Son geste est un acte d’amour et de protection, même s’il est douloureux pour lui. Jeter l’argent traduit sa volonté de ne pas transformer un acte d’affection en simple transaction.
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