Plusieurs millions d’élèves en France métropolitaine composent ce matin pour le bac de français 2025. En dissertation, les sujets proposent de se pencher (sans grande surprise) sur le théâtre (Le menteur, Corneille, On ne badine pas avec l’amour, Musset, Pour un oui ou pour un non, Sarraute). Voici un corrigé détaillé sur le sujet proposé sur l’oeuvre On ne badine pas avec l’amour : « Les personnages s’affrontent-ils sérieusement dans On ne badine pas avec l’amour ? » .
Ce corrigé n’est pas la seule réponse possible pour ce sujet de dissertation comme nous le soulignons chaque année sur ce blog, il vous aidera à évaluer votre réponse à épreuve écrite du bac de français 2025 (métropole).

Bac de français 2025 Les personnages s’affrontent-ils sérieusement dans On ne badine pas avec l’amour ?
Sujet complet de l’épreuve écrite du Bac de français 2025 (métropole, 13 juin 2025) :
Sujet B
Œuvre : Alfred de Musset, On ne badine pas avec l’amour
Parcours : les jeux du cœur et de la parole
Les personnages s’affrontent-ils sérieusement dans On ne badine pas avec l’amour ?
Vous répondrez à cette question dans un développement organisé en prenant appui sur On ne badine pas avec l’amour, sur les textes que vous avez étudiés dans le cadre du parcours associé, et sur votre culture personnelle.
Les personnages s’affrontent-ils sérieusement dans On ne badine pas avec l’amour ? : un sujet difficile ?
Non.
Ce sujet est un sujet assez classique portant sur On ne badine pas avec l’amour d’Alfred de Musset. L’interrogation sur la gravité ou la légèreté des affrontements entre les personnages, et sur la frontière entre badinage et sérieux dans leurs relations, est l’un des axes d’analyse les plus fréquents au bac de français pour cette œuvre.
Les sujets de dissertation ou de commentaire proposés autour de la pièce s’articulent très souvent autour :
- du jeu amoureux,
- de l’orgueil,
- du langage et de la manipulation
- et de la sincérité des sentiments.
Par exemple, des sujets comme « Dans quelle mesure Camille et Perdican badinent-ils avec l’amour ? » ou « On ne badine pas avec l’amour : comédie de la parole, tragédie du cœur ? » sont régulièrement proposés lors des entraînements ou des épreuves.
Ce type de sujet s’inscrit pleinement dans les attentes de l’examen et dans le parcours « Les jeux du cœur et de la parole ». Il invite à analyser la complexité des rapports entre les personnages, la portée du badinage amoureux et ses conséquences dramatiques, ce qui correspond à une problématique centrale de l’œuvre.
Analyse du sujet “Les personnages s’affrontent-ils sérieusement dans On ne badine pas avec l’amour ?”
Mots clés du sujet
Les mots clés du sujet sont : personnages – s’affronter – sérieusement
On peut d’abord se demander de quels personnages il s’agit :
-Camille
-Perdican
Ensuite, on s’interroge sur le sens du verbe s’affronter : de quelle dispute ou de quel combat s’agit-il?
- Camille ne veut pas se marier avec Perdican car depuis qu’elle a été au couvent elle doute du mariage, de la fidélité et craint de souffrir. Perdican fait mine de ne pas être dérangé par cela, mais il est manipulateur et va chercher une jeune fermière innocente, Rosette, pour lui déclarer sa flamme et rendre Camille jalouse. Cela fonctionne, Camille veut alors prouver que Perdican est manipulateur en montrant à Rosette ses agissements. Rosettes n’y survivra pas. Face au drame, les deux s’avouent leur amour mutuel et cessent de jouer.
Enfin, l’adverbe “sérieusement” laisse penser que l’affrontement entre Camille et Perdican pourrait ne pas être sérieux, autrement dit ce n’est pas juste un jeu.
L’enjeu du sujet de dissertation
Il s’agit donc de déterminer si la dynamique entre Camille et Perdican dans On ne badine pas avec l’amour est un simple jeu de jeunes adultes immatures ou si c’est un affrontement avec des conséquences sérieuses.
- Un affrontement qui prend d’abord la forme du jeu
Dans On ne badine pas avec l’amour, l’affrontement entre les personnages principaux, Camille et Perdican, commence sous le signe du badinage : chacun teste l’autre, multiplie les provocations et les manipulations pour ne pas révéler ses véritables sentiments.
Ils se chamaillent, ils jouent à “je t’aime / moi non plus”, leur l’orgueil et leur fierté prennent le dessus sur la sincérité. Ce jeu amoureux, fait de défis et de fausses confidences, donne l’apparence d’un affrontement léger, presque superficiel. Mais est-ce si léger ?
- La gravité cachée derrière le badinage
Cependant, cette apparente légèreté, ce jeu, masquent des sentiments.
Les blessures d’orgueil, la peur de souffrir et le refus de se dévoiler rendent l’affrontement de plus en plus sérieux et dangereux au fil de la pièce.
Les manipulations de Camille et Perdican ne sont pas sans conséquences : ils utilisent Rosette comme un instrument de vengeance, sans mesurer la portée de leurs actes.
Leurs jeux amoureux, loin d’être anodins, conduisent à la mort tragique de Rosette, qui incarne la pureté sacrifiée sur l’autel de l’orgueil et de la manipulation. On ne peut donc pas dire que leur jeu est si léger. Le jeu a des conséquences (d’où le titre de la pièce : On ne badine pas avec l’amour).
- Un affrontement tragique et moral
La pièce, qui commence comme une comédie, bascule ainsi dans le drame : la gravité des choix et des actes des personnages principaux débouche sur la mort de Rosette, victime “collatérale” de leurs jeux, ce qui révèle la dimension tragique de leur badinage.
Musset montre que l’amour n’est pas un simple jeu, et que « badiner » avec les sentiments d’autrui peut avoir des conséquences irréversibles. La pièce nous donne ainsi une leçon morale : l’orgueil et la manipulation en amour mènent à la souffrance et à la destruction.
À RETENIR : Le jeu entre Camille et Perdican semble d’abord être un simple badinage, sans conséquences, mais ce badinage prend une tournure sérieuse et dramatique. La pièce démontre que l’on ne peut pas impunément jouer avec l’amour et les sentiments des autres. L’affrontement, loin d’être superficiel, se révèle donc sérieux, sur le plan émotionnel que moral.
“Les personnages s’affrontent-ils sérieusement dans On ne badine pas avec l’amour ? ” Proposition de plan de dissertation
Introduction
Dans On ne badine pas avec l’amour (1834), Alfred de Musset met en scène des personnages pris dans un jeu amoureux, un “badinage” qui semble léger et anodin en apparence. Mais ce jeu a des conséquences. Se pose alors la question du sérieux des affrontements entre les personnages, notamment autour des sentiments et du mariage. Peut-on dire que les personnages s’affrontent sérieusement, ou bien s’agit-il d’un simple jeu ? Nous montrerons dans un premier temps que ce sont deux jeunes adultes qui se provoquent et qui jouent, sans se vouloir du mal, puis que leur jeu bascule progressivement dans la gravité quand l’orgueil et la manipulation prennent le dessus sur le reste.
I. Un jeu amoureux entre Camille et Perdican qui semble d’abord léger
A. Le jeu et la provocation entre les deux protagonistes tout au long de la pièce
- Perdican et Camille, les deux protagonistes, se livrent à un jeu de séduction et de provocation dès l’acte II. Camille revient du couvent et annonce que malgré le projet de mariage convenu, elle ne veut plus se marier. Perdican ne semble pas dérangé outre mesure et propose de rester amis.
- Camille et Perdican discutent du changement d’attitude de Camille, elle explique qu’elle a des raisons valides pour ne plus croire en le mariage. Elle a connu des femmes déçues par le mariage et qui ont choisi de devenir nonnes.
- Ensuite, Perdican se met en tête d’aller mêler à leur histoire Rosette, une jeune fille innocente, qu’il va manipuler pour rendre Camille jalouse. Ce badinage donne l’impression d’un affrontement superficiel. Ce n’est pas une guerre ouverte entre les deux, du moins pas en apparence.
B. L’ironie et la légèreté du ton
- Le ton de la pièce est souvent ironique, notamment dans les répliques de Perdican, de Dame Pluche ou encore du Baron, ce qui atténue la gravité de la situation, de l’environnement.
- Le Baron, dans l’acte I, se pavane en étant très fier de son fils Perdican qui parle le latin, car cela va impressionner Camille selon lui. Il assortit cette réflexion à des remarques superficielles et misogynes sur la nature “impressionnable” des femmes, ce qui prête à sourire et donne une illusion de légèreté.
C. La dualité du titre
Musset montre que, derrière le badinage, se cachent des blessures profondes et des vérités difficiles à affronter.
Le titre de la pièce invite à réfléchir à la frontière entre jeu et affrontements ayant des conséquences.
II. Une gravité qui s’impose progressivement dans le jeu entre Camille et Perdican
A. La profondeur des sentiments
- Sous le badinage, les sentiments sont présents. Ils seront dévoilés à la fin, quand Rosette meurt des conséquences du jeu.
- Camille et Perdican souffrent de leur orgueil et de leur peur de souffrir, ce qui rend leurs affrontements douloureux et sincères.
B. Les conséquences tragiques
- L’affrontement entre Camille et Perdican conduit à la mort de Rosette, révélant la gravité des enjeux. Ce n’était donc pas un jeu léger et amusant, le badinage a des conséquences.
- La pièce bascule alors dans le drame, montrant que l’amour n’est pas un jeu sans conséquences d’où le titre de la pièce : On ne badine pas avec l’amour.
C. Sur fond de jeu entre Camille et Perdican, une critique de la société et des conventions
- Les personnages s’affrontent aussi à travers les conventions sociales (le mariage arrangé, le poids de la famille), ce qui donne une dimension sérieuse à leurs conflits. Alfred de Musset égratigne ce qui rend le mariage lui-même un jeu dangereux, tout comme l’enfermement des jeunes filles au couvent et leur éducation religieuse.
Conclusion
Les personnages de On ne badine pas avec l’amour s’affrontent d’abord sous le masque du jeu et de la légèreté, mais cet affrontement devient progressivement sérieux, voire tragique. Musset montre que l’amour, même lorsqu’il prend les apparences du badinage, engage profondément les êtres et peut avoir des conséquences irréversibles. Ainsi, derrière le badinage, c’est bien la gravité des sentiments et des choix qui s’impose.

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