Analyse linéaire Juste la fin du monde partie 1 scène 4, « Le dimanche » – PREMIUM

Voici un commentaire linéaire correspondant à la scène du dimanche (partie 1, scène 4) de la pièce Juste la fin du monde (Lagarce). Vous pourrez vous en inspirer pour construire ou compléter votre propre commentaire si vous avez aussi ce texte dans votre corpus pour l’oral du bac de français.

Vérifiez bien que votre extrait a les mêmes limites que celui que nous proposons ici. Si celui-ci est plus long, ajustez en réduisant les éléments en trop, si le vôtre est plus long, complétez les éléments manquants.

L’extrait

Jean-Luc Lagarce, Juste la fin du monde, 1990  » Le dimanche »


1 LA MÈRE. Cela le gêne.
On travaillait,
leur père travaillait, je travaillais
et le dimanche
5 — je raconte, n’écoute pas –,
le dimanche, parce que, en semaine, les soirs sont courts, on devait se lever le
lendemain, les soirs de la semaine ce n’était pas la même chose,
le dimanche, on allait se promener.
Toujours et systématique.
10 CATHERINE.— Où est-ce que tu vas, qu’est-ce que tu fais ?
ANTOINE. — Nulle part,
je ne vais nulle part,
où veux-tu que j’aille ?
Je ne bouge pas, j’écoutais.
15 Le dimanche.
LOUIS— Reste avec nous, pourquoi non ? C’est triste.
LA MÈRE. — Ce que je disais :
tu ne le connais plus, le même mauvais caractère
borné,
20 enfant déjà, rien d’autre !
Et par plaisir souvent,
tu le vois là comme il a toujours été
Le dimanche
— ce que je raconte –
25 le dimanche nous allions nous promener.
Pas un dimanche où on ne sortait pas, comme un rite, je disais cela, un rite,
une habitude.
On allait se promener, impossible d’y échapper.
[…]
30 Après, ils eurent treize et quatorze ans,
Suzanne était petite, ils ne s’aimaient pas beaucoup, ils se chamaillaient toujours, ça
mettait leur père en colère, ce furent les dernières fois et plus rien n’était pareil.
Je ne sais pas pourquoi je raconte ça, je me tais.
Des fois encore,
35 des pique-niques, c’est tout, on allait au bord de la rivière, oh là là là !
bon, c’est l’été et on mange sur l’herbe, salade de thon avec du riz et de la mayonnaise
et des œufs durs
– celui-là aime toujours autant les œufs durs –
et ensuite, on dormait un peu, leur père et moi, sur la couverture, grosse couverture
40 verte et rouge,
et eux, ils allaient jouer à se battre.
C’était bien.
Après, ce n’est pas méchant ce que je dis,
après ces deux-là sont devenus trop grands, je ne sais plus,
45 est-ce qu’on peut savoir comment tout disparaît ?
ils ne voulurent plus venir avec nous, ils allaient chacun de leur côté faire de la
bicyclette, chacun pour soi,
et nous seulement avec Suzanne,
cela ne valait plus la peine.
50 ANTOINE — C’est notre faute.
SUZANNE — Ou la mienne.

Introduction

Juste la fin du monde est une pièce de théâtre contemporaine de Jean-Luc Lagarce, qu’il a terminée en 1990 et qu’il n’a pas pu mettre en scène de son vivant. Elle le sera 4 ans après sa mort, en 1999. Elle aborde le thème du retour et celui de la famille et met en scène un conflit familial où la parole joue un rôle central. Dans cet extrait, qui se situe dans la première partie du roman, toute la famille est réunie et la mère raconte les dimanches du temps où les enfants étaient petits et où régnait le bonheur familial avant le délitement.

  (lecture de l’extrait à voix haute)

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